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Le blog de:  azizsalaheddine@hotmail.com

La fauconnerie Lekouassem d’Ouled Frej sous l’œil de la camera

20 Janvier 2009 , Rédigé par saladin Publié dans #Doukkala-Sidi bennour-...

Lors de son dernier reportage consacré aux multiples volets qui illustrent de nos jours le développement tous azimuts de la Province d’El Jadida, la première chaine Marocaine (TVM), a consacré une part de choix à la fauconnerie Lekouassem d’Ouled frej, cette tradition ancestrale qui est considérée aujourd’hui comme le fer de lance dans le domaine du tourisme culturel.

Ce serait trop nous répéter que de remettre au devant de la scène la valeur inestimable de ce patrimoine tant local que National, ou encore rappeler le saut de géant, que l’association des fauconniers Lekouassem d’Ouled Frej a su bien réussir au cours des dix dernières années, afin de donner à la fauconnerie sa dimension Internationale.

Un travail de longue haleine, ayant été couronné par la merveilleuse prestation de ces derniers gardiens de fauconnerie des Doukkala, sous les applaudissements de SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI, durant la dernière édition de la Foire du cheval tenue à El Jadida.

Ce sont là autant de motivations qui n’ont pas manqué de sensibiliser les responsables de la première chaine Marocaine, en les amenant ainsi à braquer l’œil de leur caméra, sur cette richesse du terroir, dont les racines sont profondément ancrées, autant dans les annales de l’histoire des Doukkala, que dans le cœur d’une tribu qui a eu le mérite de faire traverser le temps à cet art de chasse au vol, qui compte parmi les plus nobles et les plus prestigieux dans le monde.

Hamza, ce benjamin des fauconniers Lekouassem âgé de douze ans, que même l’œil de la caméra n’arrive plus à effaroucher, est déjà bien aguerri pour défendre ce qu’il appelle l’avenir de sa génération, tout en commentant avec fougue cette intimité qu’il a toujours partagé avec les faucons de sa tribu dont il énumère avec grande aisance leur nom, leur âge et le moindre de leurs caprices. Hamza ne connait pas ce que signifie le mot école, puisque la sienne, comme celle de nombre d’autres de son âge se résume au mot « fauconnerie ». Ses cours, il ne les a jamais raté, attentif au moindre mot et au plus discret des gestes des maîtres qui ont vaillamment rempli leur mission de survivants d’une époque très lointaine, tout en léguant à la relève des jeunes d’aujourd’hui, encore plus épanouis, les secrets d’un authentique temple , où le faucon est encore considéré comme l’indétrônable seigneur.

Difficile d’aller à la rencontre de la fauconnerie Lekouassem de douar Smâala, sans s’émouvoir face au visage toujours serein de si Kaddour, ce doyen de la tribu qui a largement dépassé le cap d’un siècle de vie. Son visage couleur de terre doukkalie cache entre ses profondes rides les mille et un périples de l’histoire de cette fauconnerie qui a connu autrefois de mémorables périodes de gloire, sous les cieux azurés de l’immense plaine de cette contrée de la province d’El Jadida.

Très peu de mots, de profonds soupirs nostalgiques et une mémoire voilée d’où émergent pêle-mêle de lointains souvenirs. C’est en ces termes qu’on peut récapituler aujourd’hui plus d’un siècle de pérégrinations de ce doyen des fauconniers, toujours debout et fier d’être présent à toutes les manifestations, malgré la fragilité de son corps qui semble défier encore et toujours les affres du temps et des difficultés d’une vie dure très dure pour un homme de son âge.

Sa grande victoire, c’est cette fourmilière de jeunes qui sont censés assurer la relève et qui restent les seuls dans le pays à instaurer le métier de « fauconnier ».

Il faut souligner qu’un gigantesque travail de fond a été fourni, en matière d’encadrement, de sensibilisation et surtout de soutien moral et matériel, pour donner corps à la structure actuelle de la fauconnerie Lekouassem d’Ouled Frej des Doukkala. Un travail de longue haleine auquel ont adhéré quelques rares bénévoles, amis de la fauconnerie et dont le grand mérite revient essentiellement à Mohamed El Ghazouani, président de l’association des fauconniers Lekouassem d’Ouled Frej.

Aujourd’hui, nous considérons que l’essentiel a été d’ores et déjà réalisé, en ce qui concerne les objectifs que nous nous sommes tracés, à savoir, la revitalisation de la fauconnerie des Doukkala, estime Mohamed El Ghazouani. Selon lui, l’étape qui préoccupe l’association de nos jours est de capitaliser tous ces acquis et chercher les possibilités de rentabiliser cette opportunité afin d’assurer la pérennité de cette tradition. Et c’est dans cette optique, souligne le président que nous avons pensé que le meilleur moyen d’arriver à ce but est d’intégrer la fauconnerie dans les circuits touristiques de la région.

« A cet effet, et en collaboration avec un fervent défenseur de ce patrimoine de grande valeur, en l’occurrence notre ami journaliste et écrivain Ahmed Chahid, nous avons pu repérer, balisé et bien rodé le premier circuit touristique de l’arrière pays des Doukkala. Nous avons aussi organisé de nombreuses tournées pour évaluer les possibilités de réussite. Tournées auxquelles ont pris part, tour à tour, des touristes étrangers et Nationaux, en plus des visites sur le terrain (officielles ou privées), organisées à l’honneur des autorités provinciales et autres représentants des différents responsables de l’administration ». Rappelle Mohamed El Ghazouani.

Ce grand circuit qui met en valeur aussi bien le charme des tazota, que la Kasbah de Boulaouane en plus de la fauconnerie Lekouassem d’Ouled Frej a été adopté par la suite, par la délégation provinciale de tourisme et le conseil régional de tourisme de Doukkala-Abda.

Face au caractère exceptionnel de ce circuit et sa conformité avec la stratégie de l’administration chargée de la relance du secteur de tourisme, de grands efforts ont été consacrés à sa viabilisation et son homologation, en tant que destinée pouvant servir de plate forme au projet touristiques qui ne cessent de prendre ancrage à travers différentes zones de la province d’El Jadida.

Seulement, si aujourd’hui, pour les hommes du terrain on constate, que l’essentiel a été réalisé de leur côté, surtout en matière de repérage, de structuration et de promotion de ce circuit touristique, il n’en demeure pas moins que beaucoup reste à faire, en matière de soutien et surtout sur le plan des infrastructures de base.

L’absence de panneaux indicateurs et beaucoup plus grave encore, la dégradation quasi-totale des routes qui mènent au fief de la fauconnerie représentent autant d’handicaps qui réduisent à néant toutes les dispositions et efforts consentis depuis de longues années pour donner corps à un produit singulier dans tout le pays.

« Nous avons du annuler plusieurs excursions à cause de l’état de la route qui mène vers le fief des fauconniers Lekouassem. Celle-ci est devenue quasiment impraticable pour les véhicules, qui sont censés nous amener les visiteurs, surtout en cette saison de grandes pluies » Explique le président des fauconniers, dont le souci majeur et primordial est de ne pas effaroucher les touristes. Tous ceux qui se sont aventurés une fois dans ces sentiers complètement défoncés, n’ont plus le cœur de recommencer l’expérience, même si au bout de leur périple, l’ambiance chez les fauconniers est des plus chaleureuses et la découverte de la chasse au vol avec le faucon est époustouflante.

Et c’est aussi ce constat qui n’a pas manqué d’attirer l’attention de l’œil des caméras de la première chaine de télévision Marocaine, tout en suscitant mille et une interrogations de son staff de reporters, qui en connaissent quelque chose, puisqu’ils ont du se détacher de leur véhicule très loin de leur destination, pour être pris en charge dans une grosse voiture, capable de surmonter de grands obstacles.

M . Bensalem

Portfolio

http://www.rusibis.com/spip.php?article213

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